Le sélectionneur de la Tunisie, Roger Lemerre, refuse de se focaliser sur Samuel Eto'o, jusqu'ici l'unique danger du Cameroun que son équipe affronte en quart de finale de la CAN 2008, lundi à Tamale.
Le technicien français prône au contraire la "vigilance", estimant que son prochain adversaire possède toujours une "équipe forte, structurée, sûre d'elle-même" et que ses "qualités offensives" n'ont pas disparu.
Q: Quel bilan tirez-vous de votre tournoi avant le match contre le Cameroun?
R: "Le groupe a des acquis et commence à se situer dans cette Coupe d'Afrique. C'est important. A travers les choix qui ont été faits, les joueurs ont répondu présent. On a rencontré trois équipes au football différent (Sénégal, Afrique du Sud, Angola, ndlr) et on a eu des réponses satisfaisantes. L'autre point positif c'est que depuis 30 jours que nous sommes ensemble, on a toujours eu en main au moins 20 ou 21 joueurs. C'est un signe de bonne santé physique et morale."
Q: Les statistiques en compétition officielle ne plaident pas vraiment en votre faveur face au Cameroun...
R: "On ne peut pas gommer le passé. Mais il n'y a rien d'inéluctable, surtout en sport. On est en attente d'un résultat contre le Cameroun. On espère être à sa hauteur. Le Cameroun a marqué l'Afrique de par ses résultats en Coupe du monde. On a beaucoup de respect. C'est l'humilité qui nous permet d'avancer."
Q: Avez-vous prévu un plan anti-Eto'o?
R: "On a une stratégie précise en ce qui concerne le Cameroun mais on reste plus attaché à nos forces. On n'oublie pas que le Cameroun, ce n'est pas que Samuel Eto'o même si c'est le joueur phare. Il faut donner une réponse collective."
Q: Que pensez-vous des débuts difficiles du Cameroun dans cette CAN?
R: "On avait noyé le bébé après la première rencontre. Mais pour moi qui ai revu le match face à l'Egypte (défaite 4-2, ndlr), c'était une prestation accomplie. C'est une équipe forte, structurée, sûre d'elle-même, avec un passé, des jeunes, et pour certains 12 ou 13 ans de pratique du haut niveau. C'est aussi 200 ou 300 matches de première division en Afrique ou en Europe pour chacun. Et un tiers des joueurs est titulaire dans les plus grands clubs européens. Ils ont un capital énorme. Ils ne sont pas vieux. Eto'o n'a pas un âge canonique. Le Cameroun est là et bien là."
Q: Où se fera la différence lors du match?
R: "La moindre erreur au plus haut niveau se paye. Il va falloir être concentré. En plus, cela peut être un match de 2 heures avec une épreuve de tirs au but. Et il n'y aura pas de match retour et pas de lendemain en cas de défaite. Le réalisme, offensif et défensif, sera aussi important. On est prévenu. Ils ont montré que leurs qualités offensives sont toujours là. Il va falloir être vigilant. Il faut faire un sans-faute contre le Cameroun."