Les experts du football l’ont prédit et les joueurs l’ont fait sur le terrain.
La 25ème coupe d’Afrique des Nations , du 20 janvier au 10 février, remportée par l’Egypte, pays hôte aux dépens de la Côte d’Ivoire, 4 tirs au but à 2, n’a pas déjoué les pronostics.
Cette cuvée 2006 a été tout simplement géniale et d’une qualité exceptionnelle.
Longtemps décrié, critiqué et même méprisé par certains, le football africain a beaucoup évolué et n’a plus rien envié des grandes puissances mondiales.
Les 16 équipes qualifiées à cette phase finale de la Can-2006, nous ont gratifié d’un football de haute facture, chacune, bien entendu, à sa façon et selon ses capacités et moyens.
Depuis quelques années, la coupe d’Afrique des Nations est devenue un rendez-vous incontournable pour tous les amateurs du ballon rond.
En cette année du mondial, l’intérêt est monté de plusieurs crans.
C’est ainsi qu’on a vu défilé dans tous les stades où ont eu lieu les rencontres de l’épreuve majeure du football africain, du Caire à Port-Saïd en passant par Alexandrie, des spécialistes de tout bord.
Les uns pour espionner les futurs adversaires au mondial allemand et les autres à la découverte de nouveaux talents pour les grands clubs européens et internationaux.
Si le football africain gagne de année en année ses lettres de noblesse, malheureusement, le milieu sportif lui, traîne considérablement le pied.
Commençons d’abord par le secteur d’arbitrage.
Bien que des progrès sensibles aient été réalisés, beaucoup reste à faire.
Pour preuve, le penalty sifflé contre la Côte d’Ivoire en finale de la 25ème coupe d’Afrique des Nations, alors qu’il n’y avait pas matière à siffler la sanction capitale et surtout le penalty, net celui-là, mais non signaler par l’arbitre à quelques instants de la fin du match Egypte-Sénégal, comptant pour les demi-finales.
Les arbitres africains doivent progresser dans l’interprétation de nouvelles règles de hors-jeu et surtout de l’avantage.
Ils doivent revenir à la faute au moment où le joueur lésé ne bénéficie pas de l’action litigieuse.
L’arbitrage africain doit se mettre au diapason des espoirs que suscite le football continental de par le monde. À la Confédération Africaine de Football d’y remédier dans l’urgence.
Ensuite, le secteur de la gestion du football au niveau des fédérations nationales notamment, c’est dans ce domaine-là que le bas blesse.
Certaines fédérations sont encore gérées aujourd’hui comme des propriétés privées sans ordre et sans loi aux détriments des joueurs qui sont les principaux acteurs du football africain.
On en vient, pour illustrer cette gestion calamiteuse, aux incidents d’un autre temps, qui se sont produits au sein de l’équipe de la République Démocratique du Congo en raison du non-paiement des primes de joueurs et du salaire de l’entraîneur.
Les joueurs ont failli ne pas disputer la phase finale de la Can-2006. Il aura fallu l’intervention du sélectionneur français, Claude Leroy, auprès du chef de l’état Congolais pour apaiser les ardeurs des athlètes.
De tels incidents sont encore monnaie courante dans les milieux du football africain.
Au moment où le continent se prépare à recevoir pour la première fois de son histoire, la Coupe du Monde, dans quatre ans, des approximations pareilles n’ont plus leur raison d’être. La CAF doit faire le ménage dans ce domaine.
Quant au football proprement dit, il faut relever que la Can-2006 a été d’un très bon niveau toute proportion gardée.
Il est vrai qu’on attendait beaucoup de Cinq représentants africains au mondial en juin prochain, nous sommes restés à notre faim.
Si la Côte d’Ivoire, finaliste malheureuse de la Can et la Tunisie, éliminée en quarts de finale, ont tiré leur épingle du jeu, il n’en était pas autant pour les autres disqualifiés sans gloire au premier tour.
Le bouleversement de la hiérarchie prédit par les experts n’a pas eu lieu.
Reste à savoir si ces mondialistes-là seront à la hauteur de la compétition intercontinentale ? En tout cas, le sujet est sensible.
Mais, nous espérons que l’Angola, le Ghana, le Togo et la Tunisie, et dans une moindre mesure, la Côte d’Ivoire tirent des enseignements de la Can pour bâtir des équipes à même d’affronter les grandes nations du football mondial pour l’honneur de l’Afrique.
Quant à l’édition égyptienne de la Can, elle a vécu. Honneur à l’Egypte et rendez-vous est pris en 2008 au Ghana.