Les Black Stars du Ghana sont favoris de leur quart de finale de Coupe d'Afrique (CAN-2008) face au Nigeria, dimanche à Accra, et doivent donc supporter la pression de tout un pays qui les attend en finale et ne tolèrerait pas un échec contre son grand rival régional.
Une rivalité historique
Les Super Eagles ont utilisé leurs ressorts psychologiques habituels: défier orgueilleusement l'adversaire. "Nous avons un plan de jeu qui va voiler les yeux des Stars et rassembler assez de nuages pour cacher leur vision", ose, dans une image +cantonesque+ l'entraîneur adjoint du Nigeria, Austin Eguavoen.
A qui l'ascendant psychologique?
Les deux équipes se disputent les faveurs de la statistique. Les Nigérians rappellent qu'ils restent sur une lourde défaite en match amical, presque un an jour pour jour avant le quart de finale (4-1 à Londres le 6 février 2007), et qu'ils veulent leur revanche. Mais les Ghanéens n'ont pas oublié qu'ils n'ont jamais battu le Nigeria en trois confrontations en Coupes d'Afrique (deux défaites, un nul). Ils veulent par exemple effacer le 1-0 encaissé en Egypte il y a deux ans.
Le Ghana aussi sait mettre la pression
Le sélectionneur Claude Le Roy peut aussi utiliser le ressort de la confiance en soi de son groupe. "J'ai une longue expérience - ce qui signifie aussi que j'ai moins d'avenir, rigole-t-il -, c'est mon sixième quart de finale de CAN (précisément: il est allé directement en demies en 1986, 88 - Cameroun - et 90 - Sénégal, il n'y avait pas de quarts, ndlr). Je trouve que cette équipe du Ghana est proche de celle du Cameroun 1988 (vainqueur) en termes de qualité et d'investissement des joueurs".
"Jour après jour nous devenons de plus en plus difficiles à battre. J'ai le même pressentiment qu'au Maroc, en 1988", conclut-il.
Deux équipes au complet
Les Black Stars devraient retrouver leurs joueurs diminués dans la semaine, notamment les attaquants Junior Agogo (malade) et Asamoah Gyan (adducteurs), maintenant réconcilié avec son public. Les Super Eagles récupèrent quant à eux leur capitaine Nwankwo Kanu, qui a manqué les deux précédents matches.
Le Ghana chambre aussi
"Le Nigeria est une équipe très forte, admet Le Roy, mais ils ont eu quelques difficultés, l'atmosphère dans l'équipe ne semble pas très bonne..."
Le Nigeria libéré
Kanu pense que la qualification miraculeuse de son équipe (grâce à une défaite 3-0 du Mali contre une Côte d'Ivoire pourtant déjà qualifiée) est un signe. "Nous croyons que Dieu nous a sauvé de l'élimination dans un but précis, que nous irons loin. Nous n'arrivons toujours pas à croire que que nous sommes en quarts de finale. Maintenant, chaque joueur est prêt à mourir sur le terrain pour la victoire".
Le Marseillais Taye Taiwo abonde dans le sens de son capitaine: "Tout le monde a dit qu'on n'était pas bon, mais voilà, on est qualifiés. Maintenant, la pression +est-ce que les attaquants vont marquer, pas marquer, etc.+, ça, c'est fini maintenant. On a marqué deux buts (contre le Bénin), les joueurs seront libérés contre le Ghana".