Un an et demi après avoir disputé sa première phase finale de Coupe du monde, l'Angola, emmené par ses deux attaquants de choc Manucho et Flavio, est bien parti pour s'affirmer comme une puissance africaine avec une place en quarts de finale de la CAN jeudi face à la Tunisie.
Une dynamique vertueuse. La qualification historique pour le Mondial 2006 a été le signal de départ de l'ascension prodigieuse du football angolais. Avec deux nuls et une courte défaite contre le Portugal (1-0) dans un groupe D guère évident comprenant également le Mexique, les Palancas Negras ont été loin d'être ridicules et pris date pour l'avenir. En Allemagne, le monde entier a fait connaissance avec les imposants gabarits angolais et leur jeu athlétique. La suite ne fut qu'une confirmation avec un billet pour la CAN obtenu dès le mois de juin 2007 dans une poule taillée à sa mesure (Erythrée, Kenya, Swaziland) avec notamment la meilleure attaque des éliminatoires (16 buts). Et se profile dans deux ans une CAN 2010 organisée sur son sol, juste avant le Mondial chez le grand voisin sud-africain.
Un duo d'attaque explosif. Manucho-Flavio, c'est en quelque sorte la formule magique de l'Angola et la clé de ses succès. A eux seuls, ces deux joueurs ont inscrit les quatre buts des Palancas Negras depuis le début de la compétition (3 pour Manucho, 1 pour Flavio). Si Manucho, grand gaillard de 1,88 m doté d'une détente phénoménale, s'est fait un nom sur le continent en l'espace de dix jours, la reconnaissance internationale ne devrait pas tarder puisqu'Alex Ferguson lui a fait passer en novembre un essai qui s'est avéré concluant. Le joueur devrait donc rejoindre Manchester United une fois le tournoi terminé pour une durée de trois ans et demi. La renommée de Flavio a, elle, déjà franchi les frontières de l'Angola puisque l'avant-centre est l'une des armes maîtresses du grand club égyptien d'Al-Ahly, double champion d'Afrique en 2005 et 2006, et l'unique buteur de sa sélection au Mondial 2006 contre l'Iran (1-1).
Oliveira Gonçalves, le guide. La réussite de l'Angola est principalement due à la science de formateur de Luis Oliveira Gonçalves. Le technicien de 47 ans a totalement façonné une sélection qu'il dirige depuis 2003 malgré la précarité de la fonction en Afrique. Ancien sélectionneur des moins de 20 ans, il a ainsi suivi pas à pas ses protégés des rangs de l'équipe juniors, sacrée championne d'Afrique de sa catégorie en 2001, jusqu'à la sélection nationale. Avec un discours qui exalte volontiers "la fierté et l'honneur de l'Angola" et un sens tactique qui a fait merveille notamment lors de la seconde période contre le Sénégal (3-1), "le Professeur" est l'homme qui monte en Afrique.
Objectif CAN et Mondial 2010. Le plan de l'encadrement angolais est entièrement tendu vers ces deux évènements. Il s'agira d'abord d'accueillir pour la première fois une Coupe d'Afrique des nations et surtout d'y bien figurer. Chose impensable il y a tout juste deux ans, les Palancas Negras peuvent désormais envisager d'y jouer les premiers rôles. Mais avant ce grand rendez-vous, les deux années qui viennent seront meublées par les qualifications pour le Mondial 2010. Avec un groupe de 26 ans et demi de moyenne d'âge, l'Angola a tout l'avenir devant lui.