Du sacre égyptien au réjouissant record de buts en Coupe d'Afrique (99) en passant par la pantalonnade du déclassement de Didier Drogba au Ballon d'Or africain et le fiasco ivoirien, retour sur les tops et les flops de l'édition 2008 au Ghana:
LES TOPS
99 buts
Le record de buts est tombé. A un but près, l'édition 2008 atteignait la centaine. La moyenne (3,1 but par match) est la plus élevée depuis 32 ans et la CAN en Ethiopie. Et contrairement à ce qui se passe en Coupe du monde ou à l'Euro, celle-ci n'a pas chuté lors de la phase à élimination directe. Les équipes de la CAN-2008 ont continué à attaquer en quarts et en demies.
Les Pharaons souverains
Personne n'avait vraiment pris au sérieux les tenants, se focalisant sur les vedettes ivoiriennes ou l'hôte ghanéen. Equipe la plus soudée, animée par de merveilleux solistes (Abou Treika et Zaky) et protégée par une défense de fer (le trio Saied, Gomaa, Shady et le gardien El Hadary), l'Egypte a survolé l'épreuve avec notamment deux succès retentissants face au Cameroun (4-2 au 1er tour) et à la Côte d'Ivoire (4-1 en demi-finale). Des clubs puissants (Al Ahly, Zamalek) et un sixième titre de champion d'Afrique: le règne des Pharaons sur le continent est parti pour durer.
Le roi Eto'o
Sans avoir le même rayonnement qu'au FC Barcelone, l'attaquant camerounais, souvent esseulé, a pratiquement rempli tous ses objectifs: une deuxième couronne de meilleur buteur (5), le record de buts inscrits dans l'histoire des Coupes d'Afrique (16), et une honorable place de finaliste. Les Lions Indomptables, pour lesquels il s'est sacrifié et a mis de côté son ego, lui doivent beaucoup.
Les stars au rendez-vous
Les vedettes ont toutes répondu présent. Avec le Cameroun, Eto'o a été le roi des buteurs attendu malgré son isolement en attaque. Didier Drogba, avec trois buts, n'a pas eu le même rendement mais a été l'un des rares Ivoiriens à ne pas sombrer lors de la demi-finale. Sans parvenir à mener les Black Stars jusqu'au titre, son coéquipier à Chelsea, Michael Essien, a également joué à merveille son rôle de leader.
Manucho, la révélation
L'imposant attaquant angolais a impressionné par son habileté devant le but et sa détente phénoménale, inscrivant quatre buts. Déjà repéré par Alex Ferguson, qui lui a fait signer un contrat avec Manchester United jusqu'en 2011, Manucho ira durant six mois s'acclimater au jeu européen dans le cadre d'un prêt à Panathinaïkos. Le Vieux Continent va rapidement apprendre à le connaître.
LES FLOPS
Une organisation déplorable
Joueurs, sélectionneurs, supporteurs, journalistes: tous sont unanimes, la CAN-2008 a connu beaucoup de ratés, du début à la fin. Avant le tournoi, tous les terrains d'entraînement n'étaient pas prêts et beaucoup d'équipes se sont plaint de leur hôtel. Confédération africaine (CAF) et comité local d'organisation (LOC) se partagent la responsabilité des déboires. Les hoquets ont duré jusqu'à la finale, où la police ghanéenne voulait un temps exclure de la pelouse... le chef du service de presse de la CAF, Suleiman Habuba !
Le scandale Drogba
La CAF a triché et menti. Elle a privé l'Ivoirien Didier Drogba de son titre de meilleur joueur africain, le déclassant au profit de Kanouté parce qu'il n'est pas venu à la cérémonie... organisée au Togo, et non au Ghana, à 48 heures des quarts de finale. La CAF a aggravé son cas en niant pendant une semaine (les agences africaines avaient reçu le classement à l'avance, avec Drogba premier) avant d'admettre avoir privé Drogba de son titre. Encore une pierre dans le jardin de la CAF...
Le cimetière des Eléphants
Jamais au cours de son histoire la sélection ivoirienne n'avait eu un effectif aussi prestigieux formé d'éléments évoluant dans les plus grands clubs européens. Le gâchis est à la hauteur de l'attente. Après un 1er tour expédié sans difficultés et un quart de finale guère plus délicat (5-0 contre la Guinée), les Eléphants ont été noyés par le collectif égyptien en demi-finale avant de subir un autre camouflet face au Ghana lors du match pour la 3e place (2-4). Résultat: 8 buts encaissés en deux jours et une sortie indigne.
Sénégal: "Les Lions de la véranda"
Une élimination au premier tour, un sélectionneur (Henry Kasperczak) qui démissionne au bout de deux matches et deux stars (Diouf, Sylva) exclues pour des problèmes disciplinaires: les Lions de la Teranga ("de la véranda", selon un quotidien sénégalais moqueur) ont vécu l'une des pires CAN de leur histoire. L'esprit de 2002 n'est plus qu'un lointain souvenir.