Le Ghana, galvanisé par son public, est favori de sa demi-finale de Coupe d'Afrique (CAN-2008) contre le Cameroun, jeudi à Accra, mais les Lions Indomptables restent de formidables compétiteurs toujours capables de créer la surprise.
La pression sur les Black Stars
Le Ghana a gagné quatre matches sur quatre, a bien joué contre le Maroc (2-0) et su éliminer le Nigeria à dix contre onze: la pression pèse plus sur les épaules des Black Stars que sur l'échine des Lions, qui ont eux montré quelques faiblesses, notamment défensives (7 buts encaissés en quatre matches).
La bataille des coaches
A droite Otto Pfister (Cameroun), 70 ans dont plus de 30 passés en Afrique, finaliste de la CAN-1992 à la tête du... Ghana (battu par la Côte d'Ivoire qui pourrait être l'autre finaliste), à gauche Claude Le Roy (Ghana), 60 ans, qui va disputer sa quatrième demi-finale de CAN et a déjà soulevé le trophée en 1988 à la tête... du Cameroun.
Le monde du football africain est petit et la demi-finale est aussi une superbe partie d'échec entre deux Blancs boucanés.
Leurs styles diffèrent. Le Français Le Roy promet une équipe offensive. "Je ne sais pas faire autrement, dit-il. Si on veut qu'on s'organise pour être très bon défensivement, il ne faut pas me prendre comme entraîneur".
L'Allemand Pfister, qui aime brouiller les pistes en changeant son équipe d'un match à l'autre, annonce lui un plan pour "paralyser le Ghana".
"Il fait ce qu'il veut, répond Le Roy badin, j'espère qu'il ne s'est pas brouillé lui".
Essien-Muntari contre Eto'o
Le duel entre les deux quadruples vainqueurs de la CAN est aussi un match entre stars. Avantage Ghana, qui en possède deux, Michael Essien et Sulley Muntari, une paire de milieux récupérateurs de niveau mondial. Le Cameroun n'en a qu'une, Samuel Eto'o, mais il a déjà marqué cinq buts, effaçant le record de buts en Coupes d'Afrique (16 désormais), et a même dépassé sa fonction dans cette CAN, participant à la construction du jeu.
Préparation: avantage Ghana
Les Ghanéens ont bénéficié de 28 heures de récupérations supplémentaires (un jour + 3h30 entre les coups d'envoi - 17h00 pour le Ghana dimanche, 20h30 pour le Cameroun lundi - et 30 minutes de prolongation), mais Pfister ne s'inquiète pas: "Nous n'avons eu que deux jours... Mais nous avons pu bien nous préparer, dit-il, nous serons prêts".
Réalisme offensif: avantage Cameroun
Les canons de Yaoundé ont frappé 13 fois, comme la Côte d'Ivoire, et possèdent le meilleur buteur du tournoi avec Eto'o. "Nous avons progressé de match en match, souligne Pfister. Nous avons peut-être mal commencé (2-4 contre l'Egypte) mais nous savons toujours réagir".
Et contre la Tunisie en quarts (3-2 a.p.), plutôt dominatrice, les Camerounais ont encore marqué trois fois en à peine plus d'occasions. Ce réalisme offensif est la marque des grandes équipes.
Le Ghana risque de souffrir de la comparaison, lui qui n'a marqué que 7 fois et dont les attaquants, Asamoah Gyan et Junior Agogo ont besoin de beaucoup de balles pour faire mouche.
Gyan est couvé par Le Roy mais n'a marqué que sur penalty, et si Agogo crève l'écran par sa puissance de déménageur, il n'est pas très précis face au cadre.