Deux ans après le succès des Pharaons face aux Eléphants en finale, Egyptiens et Ivoiriens se retrouvent, jeudi à Kumasi, en demi-finale de la CAN-2008 pour une revanche qui s'annonce aussi serrée qu'en 2006 entre les deux formations les plus impressionnantes du tournoi.
Nul doute que Drogba et les siens n'ont pas oublié la soirée du 10 février 2006 au Caire et cette séance de tirs au but fatale qui, après 120 minutes stériles, avait sacré l'Egypte pour la cinquième fois de son histoire (0-0, 4 t.a.b à 2).
Pas besoin donc de longs discours pour motiver les joueurs ivoiriens avant ce rendez-vous, même si personne ne souhaite publiquement évoquer ce lourd "contentieux".
"Il n'y a pas de revanche dans le football et en plus les équipes ne sont plus les mêmes, avance ainsi l'attaquant Salomon Kalou. Notre but est de remporter cette coupe. Maintenant, c'est l'Egypte qui se dresse sur notre route et nous devons la battre pour maintenir notre rêve de gagner la compétition. C'est tout."
La Côte d'Ivoire et son effectif de stars a, de toute façon, d'autres arguments à faire valoir que la référence au passé. Jamais sans doute dans son histoire, le pays n'a réuni autant d'éléments évoluant au sein des formations les plus prestigieuses d'Europe (Drogba et Kalou à Chelsea, Yaya Touré au FC Barcelone, Kolo Touré et Eboué à Arsenal, Arouna Koné au FC Séville, Keita à Lyon, Zoro à Benfica).
Casting en or
Un casting en or qui en fait forcément l'équipe à battre sur le continent et qui a surtout produit des effets dévastateurs dans cette CAN. Avec 13 buts inscrits et seulement un seul encaissé, la Côte d'Ivoire présente de loin le meilleur bilan des demi-finalistes.
Seul bémol: la blessure de Kolo Touré, toujours pas remis de ses douleurs aux ischio-jambiers, oblige Gérard Gili à faire reculer Zokora en défense centrale.
Cette absence prolongée est un souci majeur avant de se frotter aux fins techniciens égyptiens. Même si l'incertitude plane sur l'état de forme de Zidan, touché à une cheville lundi durant l'échauffement précédant le quart de finale contre l'Angola (2-1), le sélectionneur des champions en titre, Hassan Shehata, n'est, en effet, pas vraiment démuni avec le brillant Abou Treika ou Ahmed Hassan, pilier de la sélection avec ses plus de 130 sélections.
Mais pour le technicien égyptien, la clé du match résidera plutôt dans le degré de résistance de son arrière-garde.
"La Côte d'Ivoire est la meilleure équipe du tournoi, affirme-t-il. Elle a de grands attaquants comme Kalou, Dindane et Drogba et nous aurons beaucoup de travail à faire en défense." Une manière habile de détourner l'attention avant la bataille.
