Le Cameroun, auteur d'un premier tour en dents de scie, s'est réveillé au moment opportun pour retrouver son jeu et éliminer en prolongation la Tunisie au terme d'un match à rebondissements (3-2), se qualifiant pour les demi-finales de la CAN-2008, lundi à Tamale.
Jugés moribonds avec leur défense de paille (7 buts encaissés), en manque d'expérience ou tout simplement pas à la hauteur après trois matches sans saveur, ces Lions indomptables, malgré tous leurs défauts, n'ont pas dilapidé l'héritage et l'esprit de leur sélection et restent avant tout des compétiteurs hors pairs.
Même après avoir vu la Tunisie refaire son handicap de deux buts pour s'offrir trente minutes de prolongation, les Camerounais n'ont pas vacillé, finissant par trouver l'ouverture grâce à une reprise du héros de la rencontre, Stéphane Mbia (93), auteur d'un doublé.
Le milieu de terrain rennais avait en première période placé sur les bons rails son équipe en ouvrant le score de la tête (18) avant que Geremi, d'un magnifique coup franc des 30 mètres (28), ne double la mise.
C'était avant le réveil de la Tunisie et les deux buts de Ben Saada (35) et surtout du génial Chikhaoui, qui avait relancé le suspense à neuf minutes de la fin du temps réglementaire (81).
Ressources
Mais, même acculés, les Camerounais ont trouvé les ressources nécessaires pour anéantir les espoirs tunisiens en prolongation et s'offrir un duel épicé face au pays organisateur, le Ghana, jeudi à Accra.
Otto Pfister, le doyen des techniciens présents à cette CAN (70 ans), n'avait cessé de le répéter: son équipe est composée de joueurs de classe mondiale. L'Allemand a une certaine capacité à tout exagérer mais il avait en partie raison. Il suffisait juste de placer les Lions Indomptables dos au mur, face à leurs responsabilités de grande puissance africaine.
Oubliées la claque reçue d'entrée par l'Egypte (4-2) et les deux larges mais prévisibles victoires face à la Zambie (5-1) et le Soudan (3-0). Le Cameroun attendait que les choses sérieuses débutent pour retrouver son vrai visage, celui d'un quadruple champion d'Afrique.
Pfister s'était pourtant permis d'innover avec les titularisations de Makoun et de Mbia au milieu et celle d'Idrissou sur le côté gauche de l'attaque. Un choix gagnant, le joueur de Rennes réussissant sans doute l'un des meilleurs matches de sa jeune carrière (21 ans), alors que Makoun, sous-utilisé jusque-là, a été au niveau de ses plus belles heures lilloises.
Eto'o, le meilleur buteur de l'histoire du tournoi (16 buts), qui avait trouvé l'ouverture à chaque rencontre, s'est, lui, fait plus discret avec pour tâche essentielle de mobiliser la charnière tunisienne.
Tout n'a toutefois pas été facile pour les Lions, avec une défense encore une fois mise en difficultés et principale responsable du retour au tableau d'affichage d'une Tunisie accrocheuse mais finalement trop limitée derrière.
Le Cameroun efface ainsi pour de bon sa sortie prématurée en quarts de finale de la dernière CAN en Egypte contre la Côte d'Ivoire. En attendant mieux.