Même si un nul suffirait à qualifier son équipe, le sélectionneur de la Tunisie, Roger Lemerre, s'est refusé, mercredi, à envisager autre chose qu'une victoire face à l'Angola, jeudi à Tamale, estimant que ses joueurs avaient "l'obligation d'aller vers l'avant" pour s'éviter une mauvaise surprise.
Le technicien français a reconnu que ce cas de figure rendait la préparation "plus difficile" mais avancé comme autre argument son désir de terminer premier du groupe D pour rester à Tamale, où son équipe "se sent bien", pour un éventuel quart de finale.
Q: Quelle tactique envisagez-vous pour ce match très particulier?
R: "Il y a un match à gagner demain pour se qualifier. Mais il y a un autre cas de figure, le match nul. C'est un problème de stratégie. En début de match, elle ne sera pas la même qu'à la fin. Mais si on refuse de jouer, c'est la meilleure façon de perdre. Ne nous trompons pas de cible. On a l'obligation d'aller vers l'avant. Si notre équipe est bloquée dans ses 16 mètres, l'Angola sera toujours dangereuse. Donc, il faudra aller devant le but adverse. Mais c'est vrai que du point de vue de la préparation, c'est plus difficile que pour un match que vous devez gagner."
Q: Votre objectif est la qualification ou la première place de la poule?
R: "Tout compétiteur espère terminer premier. Il n'est jamais agréable d'être second. La deuxième raison, c'est que l'on est bien à Tamale et on n'a pas envie de voyager. La première fois que j'ai posé les pieds sur l'aérodrome de Tamale, l'air était bon, l'environnement était sain et j'ai trouvé cela pas déplaisant. Mais nos amis angolais ont la même idée et la même pensée."
Q: Allez-vous suivre la match Sénégal-Afrique du Sud?
R: "Concentrons-nous sur notre mission. Sinon, on risque d'entendre des informations qui vont nous perturber. Aujourd'hui, notre avenir est entre nos mains. Dimanche, le Sénégal jouait avant nous. On a essayé d'isoler les joueurs pour qu'ils restent concentrés. On ne doit pas penser à l'Afrique du Sud et au Sénégal mais à nous-mêmes."
Q: Que pensez-vous de l'équipe angolaise?
R: "Le football angolais possède un certain impact physique, de la vivacité et beaucoup de force. L'Angola aura dans deux ans l'organisation de la CAN. On a beaucoup de respect pour cette équipe qui était présente à la Coupe du monde. On l'a jouée il y a trois ans et 9 joueurs sur 11 sont toujours là. Il y a donc une continuité. L'autre argument positif c'est leur match contre le Sénégal (victoire 3-1)."
Q: Ne craignez-vous pas l'envie de revanche et les provocations possibles des deux joueurs angolais d'Al Ahly (Gilberto et Flavio), défaits par l'Etoile du Sahel en finale de la Ligue d'Afrique des champions?
R: "Les gars sont immunisés. Mais on fera une petite piqûre de rappel. Mais il y a un principe: on ne répond pas à la provocation. Tant pis pour ceux qui rendent le climat insupportable. Il y a deux proverbes français qui disent: 'Plus on remue la merde, plus elle pue' et 'Tu peux parler de moi par derrière, tu parles à mon derrière'."