Le Sénégal, après une année 2002 qui l'avait consacré vice-champion d'Afrique puis conduit en quarts de finale du Mondial, quitte la Coupe d'Afrique des nations 2004 de football par la petite porte, victime de la solidité des Tunisiens et de sa propre fébrilité, samedi en quarts de finale.
Les "Lions de la Teranga" faisaient partie des grands favoris du tournoi. Mais en quatre rencontres contre le Burkina Faso (0-0), le Kenya (3-0), le Mali (1-1) puis la Tunisie (0-1), ils n'ont pas su retrouver un niveau de jeu digne de leur passé récent et ont logiquement chuté sur le premier obstacle de taille qui s'est dressé sur leur route, dans l'ambiance surchauffée de Radès.
"Nous avons tout donné, mais les Tunisiens ont été intraitables", commentait à chaud le capitaine Pape Malik Diop, visiblement affecté. Le même Malik Diop, avant le premier match des Sénégalais face au Burkina, avait déjà mis en garde ses partenaires en soulignant qu'ils ne se parlaient pas assez.
Salif Diao, peu convaincu par la prestation des siens après la victoire contre le Kenya, en avait rajouté. "Si nous continuons comme cela, nous n'irons pas loin", avait-il lancé dans les couloirs du stade du 15 octobre de Bizerte.
Privé pour raisons de santé de Khalilou Fadiga, aussi précieux sur son aile gauche par la qualité de son dribble qu'en dehors des terrains pour sa joie de vivre communicative, le Sénégal n'a jamais trouvé la bonne formule dans cette CAN. L'inefficacité d'El Hadji Diouf, meilleur joueur africain en 2001 et 2002, et l'absence de meneur de jeu ont également pénalisé des Lions sans mordant.
Digérer
Si Guy Stéphan, qui assure la difficile succession de Bruno Metsu, était toujours resté prudent en ne revendiquant rien d'autre qu'"une place dans le dernier carré", les responsables de la Fédération sénégalaise affichaient davantage d'appétit, réclamant un premier titre pour le Sénégal. Cette élimination prématurée ne contente évidemment personne.
D'autant qu'à la déception de l'élimination s'ajoute celle de quitter la CAN sur un triste spectacle. La seconde période contre la Tunisie a été marquée par la fébrilité des Sénégalais, qui ont pris à parti l'arbitre émirati, M. Ali Bujsaim, estimant qu'il n'avait pas sifflé une faute sur Diouf juste avant le but tunisien. L'épisode a temporairement interrompu le match, qui s'est achevé dans la confusion générale au terme de dix minutes de temps additionnel.
Le Sénégal va maintenant devoir digérer cet échec et certaines de ses stars réapprendre l'humilité. D'autant que se profilent déjà à l'horizon les qualifications pour le Mondial 2006, où les "Lions de la Teranga" retrouveront le Mali, qualifié de son côté pour les demi-finales de la CAN 2004.