Un silence pesant s'est abattu samedi sur Dakar après la défaite du Sénégal face à la Tunisie par 1 but à 0 en quart de finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) de football, à Radès en Tunisie.
Mouchoirs à la main, larmes aux yeux, les supporteurs qui s'étaient regroupés devant le grand écran installé sur la place de l'Indépendance, dans le centre ville, sont partis en quelques minutes, sans un bruit.
"C'est la fin d'un rêve", déclare une femme d'une quarantaine d'années qui, de son côté, a regardé le match à la télévision dans un quartier périphérique de Dakar. "On n'aura pas une belle équipe comme ça avant longtemps...", dit-elle tristement.
Cheikh, lui, de même que ses amis Abdoulaye et Pathé, en veulent à l'arbitre, qui a "gâté le match", et au brouillard aussi, qui les a empêchés de voir correctement le ballon. "C'était un match d'aveugle. Personne n'a rien vu, mais les Sénégalais ont bien joué", affirme Abdoulaye.
Il y a deux ans, le pays explosait de joie lorsque les "Lions de la Téranga" accédaient à la finale de la CAN, perdue aux tirs aux buts face au Cameroun, quelques mois avant la performance historique de l'équipe (quart de finaliste) en Coupe du monde.
Cette année, au vu des performances passées, les Sénégalais n'attendaient donc rien moins que le trophée africain. Mais après les premiers matches de cette CAN-2004, durant lesquels les Sénégalais ne se sont guère montrés convaincants, le doute s'était installé.
"Les +boys+ de Guy Stéphan (le sélectionneur français de l'équipe) ont paru émoussés, lors des trois matches de poule, laissant aux vestiaires cette envie, ce mental et cette grosse solidarité dans le jeu, qui leur avaient permis de faire sensation au dernier Mondial asiatique", a écrit cette semaine le journal L'Info7, en espérant un "recadrage" salvateur samedi face à la Tunisie, en vain.