Les Maliens faisaient la fête samedi à Bamako, tandis que les Guinéens pleuraient à Conakry en criant à l'injustice, après le match de quart de finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) de football remporté en Tunisie par le Mali face à la Guinée, par 2 buts à 1.
A grands coups d'avertisseurs et de sifflets stridents, de véritables grappes humaines se sont jetées dans les rues de la capitale malienne pour fêter la victoire des "Aigles".
"Nous avons gagné", hurle un groupe de jeunes. Le quartier populaire Magnambougou est enveloppé de poussière, des enfants tapent sur de vieilles casseroles. "Notre sommes les meilleurs. Nous allons prendre la Coupe", affirme Mouktar, drapeau national sur les épaules.
"Nous sommes dehors pour dire à notre équipe d'aller au moins en finale", hurle Mamadou, fonctionnaire. "Ces séries de victoires réconcilient le peuple malien", ajoute son voisin.
A l'opposé, à Conakry, un coup de massue est tombé sur la tête des Guinéens avec le deuxième but malien, marqué dans le temps additionnel.
"Maudits arrêts de jeu", maugrée le vieux Sény, fervent supporteur, qui avait même raté la prière de 14 heure pour ne rien manquer du match.
"Ce n'est pas juste, on a tenu les Maliens à la gorge pendant tout le match", se lamente le jeune Ibrahima.
Les Guinéens s'étaient pris à rêver d'aller encore plus loin dans la compétition lorsque leur "Sily national" avait passé le premier tour, ce qu'il n'avait pas fait depuis 28 ans.
La frénésie footballistico-patriotique s'était déjà emparée du pays, avec banderoles, drapeaux et fanions aux couleurs nationales arborés par les véhicules, les magasins, les kiosques et même certaines mosquées.
Mais samedi après-midi, les drapeaux ont été rangés, les groupes d'animation sont restés muets, les mines étaient sombres à l'idée de retrouver, sans dérivatif possible, la galère quotidienne.