Hocine Achiou, par la grâce de deux buts décisifs contre l'Egypte (2-1) puis le Zimbabwe (1-2), a été consacré "sauveur de l'Algérie" par un pays qui compte plus que jamais sur lui contre le Maroc, dimanche en quart de finale de la Coupe d'Afrique des nations 2004 de football.
"Sauveur de l"Algérie? On peut dire ça, puisque j'ai été décisif à deux reprises", s"amuse le petit N.22 de l'Algérie, qui espère que ses exploits tunisiens vont maintenant lui ouvrir les portes d'un championnat européen.
Inconnu hors des frontières de l'Algérie avant le tournoi, Achiou en est désormais devenu l'une des attractions. Tout a commencé dans le "classique" arabe contre l'Egypte. Entré à la 56e minute à la place de son capitaine Belmadi, le "joker de luxe" a marqué à la 86e minute un but "maradonien" en partant de son camp et en passant en revue toute la défense égyptienne alors que l'Algérie était réduite à dix. L'occasion pour lui de faire admirer la qualité de son dribble chaloupé.
"Qu'on retienne que ce n'est pas Achiou qui a donné la victoire, mais la volonté de tout le groupe", dit alors le héros algérien.
Mais quand l'Algérie, menée 2-0 par le Zimbabwe est éliminée lors du dernier match, c'est encore lui, cette fois titulaire, qui ramène les "Fennecs" en quart de finale en inscrivant un précieux but. Difficile alors de rester dans l'ombre de ses coéquipiers, même si selon lui, "c'est grâce au collectif qu'on a eu cette qualification".
Décompresser
La presse algérienne ne tarit pas d'éloges sur celui qu'elle surnomme "Maradona+2" car il fait deux centimètres de plus que l'ancien champion du monde argentin. Achiou, qui a aussi le physique râblé de l'Argentin, est très flatté de la comparaison, mais garde le sens de la mesure. "C'est mon joueur préféré, dit-il. Mais je suis encore très loin de lui, être comme Maradona demande beaucoup de travail, moi j'essaie juste de progresser pour avoir une bonne carrière."
Une carrière à laquelle cette CAN pourrait donner un sacré coup de pouce. "J'ai souhaité briller pour m'ouvrir les portes d'une carrière professionnelle, notamment en Europe dans des championnats forts. J'aime beaucoup le football anglais mais il faut aller doucement. On verra après la CAN si j'ai des contacts", raconte le "Maradona du Maghreb".
Le jovial Achiou, 25 ans en avril prochain, donne aussi de sa personne en dehors des terrains pour mettre de l'ambiance au sein du groupe: "On a vraiment besoin de détente pour décompresser, ce n'est pas facile de rester enfermer, je raconte de petites histoires drôles, souvent aussi j'entonne des chansons apprises lorsque j'étais encore supporteur de l'USM d'Alger".
L'USMA, le club auquel il est attaché depuis 1990. "J'ai fait toutes mes classes de footballeur dans ce club, j'étais parmi les meilleurs en jeune et j'ai été surclassé en senior, cela fait quatre ans et demi", explique-t-il, précisant que Rabah Saadane le connaissait bien pour avoir justement entraîné l'USMA. Sûr que le sélectionneur algérien ne regrette pas son choix au moment d'affronter le Maroc, dimanche à Sfax (sud).