L'entraîneur de la Tunisie Roger Lemerre retrouve le Sénégal et son sélectionneur Guy Stéphan, de vieilles connaissances croisées avec l'équipe de France, en quart de finale de la Coupe d'Afrique des nations 2004 de football entre les deux pays, samedi à Radès.
"Une vieille connaissance? Laissez-moi vivre ma jeunesse!, plaisante Roger Lemerre, 62 ans. Et Guy, même s'il n'a plus de cheveux, est encore jeune..." Le sélectionneur des "Aigles de Carthage" ne cache pas son "plaisir" de retrouver son ancien adjoint, avec qui il a partagé le bonheur d'un titre de champion d'Europe en 2000 puis la détresse d'un Mondial 2002 raté.
"Je suis content qu'il ait pu trouver une équipe nationale de ce niveau, comme moi avec la Tunisie. On est heureux tous les deux. Je crois qu'il ne me contredirait pas sur ce point", poursuit Lemerre.
"Il connaît un peu mes idées, je connais un peu ses réponses, ajoute-t-il. Ensemble, on a confronté nos idées sur le football. C'était un échange de connaissances. Mais ce n'est pas un match Lemerre-Stéphan."
Des propos qui font écho à ceux de Guy Stéphan, de 15 ans son cadet, qui déclarait mercredi: "ce sera avant tout un match Sénégal-Tunisie, ce n'est pas un match Roger Lemerre-Guy Stéphan et je le retrouverai avec plaisir."
Pas superstitieux
Un autre à qui les retrouvailles avec Roger Lemerre vont faire très plaisir est le milieu de terrain sénégalais Pape Bouba Diop, qui dit avoir "vécu l'un des plus grands moments de sa carrière" en marquant le but de la victoire sénégalaise contre la France, en match d'ouverture du Mondial-2002. "Bien sûr que ça me fait plaisir, ce match a représenté beaucoup pour le Sénégal", confirme le milieu de terrain de Lens.
"Ce sera très différent, tempère Aliou Cissé, qui était le capitaine sénégalais à Séoul le 31 mai 2002. A la Coupe du monde, c'était un match d'ouverture. Là, l'ambiance va être bien différente."
"Le Sénégal, c'est du passé, veut aussi croire Roger Lemerre, qui ne se dit pas superstitieux. "Le Sénégal n'a été qu'une péripétie, ce n'est qu'un tiers de l'élimination", souligne-t-il, remarquant néanmoins que "les joueurs n'(avaient) pas changé".
"Une revanche? Pas du tout. Il n'y a pas de revanche en matière de football. Et puis ce serait mal placé étant donné que la Tunisie n'est pas partie prenante dans ce débat."
Lemerre, qui sait que la qualification pour les quarts de finale "n'est pas une fin en soi", préfère s'appuyer sur un passé plus récent -et plus heureux- avec la victoire de la Tunisie contre le Sénégal (1-0) en match amical, le 30 avril 2003 à Radès. "Un match référence pour nous", assure Lemerre, dont le contrat actuel avec la Fédération tunisienne prendra fin avec le dernier match de la sélection nationale dans cette Coupe d'Afrique des nations.