La principale ombre au tableau tunisien de la Coupe d'Afrique des nations 2004 de football réside dans le peu d'engouement populaire pour la compétition, dont plusieurs matches, et même certains de la Tunisie, se sont disputés devant des gradins bien peu garnis.
Guy Stéphan, le sélectionneur du Sénégal, et Michel Dussuyer, son homologue de la Guinée, ont poussé le même "ouf" de soulagement à l'issue du 1er tour. Leurs équipes, espèrent-ils, en ont enfin terminé avec les stades à moitié vides, à El Menzah ou Bizerte, où il est tellement difficile de se surpasser. Qualifiés pour les quarts de finale, les deux sélectionneurs français espèrent que le public va enfin être de la partie.
"Les joueurs ont évolué jusqu'ici dans des stades à moitié vides, a ainsi regretté Stéphan. Là, contre la Tunisie, on va évoluer dans un stade rempli, un très beau stade. Cela va être un match très intéressant."
Le Sénégal se souviendra notamment de sa triste soirée contre le Burkina Faso (0-0) au stade d'El Menzah, devant un public très clairsemé (1000 à 2000 spectateurs sur les 45.000 places possibles).
La Guinée, qui a aussi traversé le désert d'El Menzah pour ses débutscontre la RD Congo), attendait un changement de décor contre la Tunisie, pays organisateur. Las! Seulement 10 à 15.000 spectateurs, dont à peine 7000 payants selon la presse tunisienne, avaient pris place dans le stade du 7 novembre à Radès, qui peut accueillir jusqu'à 60.000 personnes.
Sousse, l'exception
"Le point négatif de la compétition, c'est les stades qui ne sont pas remplis", a relevé Michel Dussuyer.
Déjà, contre la RDC, la Tunisie n'avait pas fait le pleinspectateurs environ, dont 13.000 payants), en dépit des prédictions optimistes des organisateurs avant le début de la compétition.
Slib Chiboub, président du Comité d'organisation de la CAN (COCAN), estime que le prix des billets, vendus entre 3 et 15 dinars (entre 2 et 10 euros) à l'exception du match d'ouverture et de la finale, n'est pas en cause.
Il préfère souligner le fait que la Tunisie ait joué contre la RDC en plein après-midi en milieu de semaine puis, contre la Guinée, le dimanche férié de l'Aïd el Kebir. "Il y a un problème lié à la fébrilité des supporteurs de la Tunisie, ajoute-t-il. Ils n'ont sans doute pas été convaincus par leur équipe."
La désertion des stades au 1er tour a en effet surtout concerné la capitale et Bizerte, à 60 km au nord. Plus au sud, à Sousse, Monastir et Sfax, les stades ont été davantage remplis, sans doute en raison de la présence des équipes phares que sont le Nigeria, le Cameroun, l'Afrique du Sud, le Maroc, l'Egypte et, bien sûr, l'Algérie voisine.
A Sousse, en raison de l'afflux massif de supporteurs algériens dans les pas des "Fennecs", les organisateurs ont surtout connu des problèmes de sécurité. Une exception dans une CAN un peu trop calme.