Roger Lemerre a réussi à passer l'obstacle du 1er tour de la Coupe d'Afrique des nations de football, avec la satisfaction d'avoir associé la quasi-totalité de ses joueurs à la qualification de la Tunisie puisque seuls Clayton, blessé, et le troisième gardien Fadhel n'ont pas joué.
"L'élimination de 1994, j'espère qu'on n'en parlera plus après le premier tour", souhaitait Roger Lemerre avant le match d'ouverture Tunisie-Rwanda, son premier match officiel en tant que sélectionneur des "Aigles de Carthage" après quatorze mois de rencontres amicales.
Trois matches plus tard et une qualification acquise en terminant en tête du Groupe A, le premier voeu du sélectionneur des "Aigles de Carthage" est exaucé. La Tunisie, traumatisée par l'élimination de son équipe nationale à domicile il y a dix ans, ne pense désormais plus qu'aux quarts de finale de l'édition 2004. Et Lemerre, qui restait lui aussi sur une piteuse sortie de route, au Mondial 2002 avec l'équipe de France, peut à nouveau asséner sans crainte d'être contredit qu'"une bonne dynamique se nourrit de victoires".
Parmi les satisfactions, outre les bons débuts de Santos (3 buts), il y a le fait d'avoir impliqué tous les joueurs puisque la Tunisie ne s'est jamais présentée dans la même configuration, que ce soit contre le Rwanda (2-1), la RD Congo (3-0) ou la Guinée (1-1).
"Un plus"
Ce "turn over" est en partie subi (suspension de Benachour, blessures de Jedidi et Chedli, convalescence de Trabelsi), mais pas seulement. Contre la RDC, pour le second match, Lemerre avait notamment surpris en débutant sans ses deux attaquants habituels, Santos et Jaziri.
"Il n'y a pas d'équipe-type. L'équipe-type, c'est toujours l'équipe du moment", affirme Lemerre, qui rappelait avant le tournoi qu"'en 1998, à la Coupe du monde, un joueur français qui ne pensait pas jouer la finale l'avait jouée", faisant allusion à Frank Leboeuf, qui avait suppléé Laurent Blanc, suspendu.
Le défenseur José Clayton, blessé aux adducteurs, est le dernier joueur de champ tunisien à ne pas avoir joué, tout comme le troisième gardien de but, Khaled Fadhel.
"On a vu qu'on ne joue pas la CAN à 11, relève ainsi le Sochalien Adel Chedli. Une CAN se gagne à 22." Pour le milieu de terrain de Santander Mehdi Nafti, le fait que tout le monde ait sa chance "est un plus".
Qualifiée, la Tunisie, après avoir chassé le "syndrome de 1994", se prépare désormais à relever un tout autre challenge: remporter sa première CAN.