Les Tunisiens ont reconnu vendredi qu'ils comptaient sur leur public pour jouer un rôle déterminant lors de la finale de la Coupe d'Afrique des nations 2004 de football contre le Maroc, samedi à Radès.
"Notre public a la capacité de déstabiliser le Maroc", a estimé le sélectionneur des "Aigles de Carthage" Roger Lemerre, à Hammamet (est) où réside l'équipe tunisienne.
Les joueurs, eux aussi, espèrent de façon unanime que le fait de jouer devant un stade de Radès plein va faire pencher la balance en leur faveur.
"On sent une exigence du public, a constaté le gardien de but Ali Boumnijel. Cela vous fait sentir que vous avez une responsabilité."
Pas toujours épargné par les critiques des supporteurs tunisiens, Boumnijel, 37 ans, doyen de la CAN 2004, reconnaît qu'il a vécu mercredi soir contre le Nigeria (1-1 a.p., 5-3 aux t.a.b.) un moment très fort de sa carrière.
"J'ai déjà eu de grands moments, comme lors de la CAN 1998 au Burkina, mais là, c'est vrai que de voir un supporteur les larmes aux yeux...", a raconté le gardien tunisien qui, en arrêtant le tir au but du Nigérian Odemwingie en demi-finale, a grandement contribué à la qualification des "Aigles de Carthage" pour la finale.
De leur retraite d'Hammamet, à une soixantaine de kilomètres de Tunis, les joueurs tunisiens n'ont en revanche entendu qu'un écho très atténué des cris de joie qui ont salué leur qualification dans la capitale.
"On est dans notre petit monde, a indiqué Nafti. On fait le trajet hôtel-entraînement, on a nos petits rites. On est encore dans notre bulle."
"Après les matches, on voit la famille, et puis on rentre à l'hôtel. On ne se rend pas compte de l'engouement", a-t-il ajouté.
Le milieu de terrain de Santander (1re div. espagnole) a par ailleurs regretté que l'hymne nigérian ait été sifflé par les supporteurs tunisiens mercredi. "Ce n'est pas de mon goût de siffler l'hymne adverse, a-t-il déclaré. Ce que je peux demander, pour la finale, c'est de ne pas le siffler. Je pense qu'il y a d'autres moyens pour impressionner l'adversaire."