Le gardien de but de la Tunisie, Ali Boumnijel, doyen de la Coupe d'Afrique des nations 2004 de football à bientôt 38 ans, sait que son expérience lui confère le rôle essentiel pour aider la Tunisie à préparer au mieux sa demi-finale contre le Nigeria, mercredi à Radès.
"Vivre pendant un mois ensemble, ce n'est pas rien, il y a une discipline à respecter." Gardien titulaire appelé à jouer un rôle essentiel face à Okocha et consorts, Boumnijel, fort de son "âge avancé", veut protéger ses partenaires. "Il y a des mots, des regards, des attitudes. On essaie de rassurer les jeunes, de prodiguer des conseils", raconte l'ancien gardien de Gueugnon (L2) et Bastia (L1), désormais à Rouen (L2).
"Moi, je parle beaucoup sur le terrain. Mon expérience m'aide à sentir les choses, à anticiper, assure-t-il. Mais en dehors aussi, c'est important de se parler. Il faut évacuer la pression."
Boumnijel est né le 13 avril 1966 à Menzel Jemil, près de Bizerte (nord), dans une Tunisie indépendante depuis seulement dix ans. Sa première sélection, il l'honore le 27 novembre 1991 contre la Côte d'Ivoire (5-3) en match amical. Mais l'histoire a depuis connu des ratés car l'homme, au caractère affirmé, a souvent refusé la sélection.
"Premier attaquant"
S'il a cette fois accepté l'invitation de Roger Lemerre, pour disputer sa troisième Coupe d'Afrique des nations, c'est que, selon lui, les choses ont changé. "Avant c'était un groupe fermé", explique-t-il, se réjouissant que les "meneurs positifs, ceux qui travaillent avec le groupe" aient aujourd'hui remplacé les "meneurs négatifs, qui essaient de l'influencer".
"L'ambiance s'est assainie, ajoute-t-il. Avec Lemerre, c'est un plaisir d'être à l'entraînement. Il a une certaine rigueur, mais c'est un partisan de l'auto-gestion. Avec lui, tout le monde est sur un même pied d'égalité. La concurrence est saine."
Boumnijel le serein vit une deuxième jeunesse, avec le sentiment de connaître le meilleur après avoir vécu le pire. Le pire comme cette élimination au 1er tour en 1994 lors de la précédente CAN organisée en Tunisie, qui a traumatisé tout un pays. Boumnijel, seul rescapé de cette époque parmi les Tunisiens, ne s'attarde pas sur cet échec, évoqué comme "une expérience très négative". Il préfère se projeter vers la demi-finale contre le Nigeria.
Une demi-finale où, encore une fois, dernier rempart d'une équipe en quête d'un premier titre, "Boumnijel sera le premier attaquant", assure-t-il.