La finale de la Coupe d'Afrique des nations 2004 de football entre la Tunisie et le Maroc, samedi, est la conclusion rêvée pour le Tunisien Adel Chedli, invité surprise au poste de meneur de jeu contre le Nigeria en demi-finale, et dont la femme est marocaine.
"Ma femme ? Elle me supporte moi!, tranche Adel Chedli, interrogé par l'AFP. Elle préfère quand même voir gagner son mari que sa famille. Mais c'est vrai que ça va être un match bizarre."
Souvent présente dans les couloirs de Radès après les matches de la Tunisie, avec la plus âgée des deux filles du couple, Mme Chedli a donc choisi son camp avant le grand choc maghrébin de samedi.
Adel, qui est originaire de la région de Sousse (est), se réjouit lui de retrouver une équipe qu'il "apprécie beaucoup". "Avant la compétition, c'est la finale dont je rêvais. Je connais beaucoup de joueurs au Maroc. Il n'y a que des jeunes, comme chez nous, avec deux ou trois vieux briscards pour les encadrer", remarque Chedli, 27 ans.
"J'apprécie particulièrement Mokhtari depuis le match amical qu'on avait joué contre eux" (en octobre 2003), ajoute le milieu de terrain de Sochaux (1re div. française), qui ne garde pourtant pas un grand souvenir de ce match (0-0) durant lequel il avait manqué un penalty.
Cette fois, il n'a pas pris part à la séance des tirs au but contre le Nigeria (1-1 a.p., 5-3 aux t.a.b.). Et pour cause, il est sorti à la mi-temps de la prolongation, victime de crampes après un gros match, comme tous ses compères du milieu de terrain.
Surprise du chef
"Pendant les phases offensives, je devais être derrière les deux attaquants (Santos et Jaziri). En phase défensive, je devais quasiment jouer arrière latéral pour bloquer Kanu. Je comprends pourquoi j'ai eu des crampes en prolongation !", explique-t-il, faisant remarquer que cela fait beaucoup de courses pour un joueur qui n'est pas titulaire en club.
La présence de Chedli, en lieu et place de Selim Benachour, entré seulement en jeu à la 73e minute, fut d'ailleurs la surprise du chef concoctée par Roger Lemerre dans son onze de départ.
"Quand j'ai su que j'allais débuter, il y a eu de la joie, mais aussi de la pression", reconnaît le milieu de terrain, qui avait dû assister du banc de touche à la qualification contre le Sénégal (1-0) en quart de finale. "Mais quand tu joues contre le Nigeria, que tu as Kanu, Okocha en face de toi et 60.000 personnes dans le stade, tu ne peux qu'être motivé."
Contre le Maroc, samedi en finale de cette 24e Coupe d'Afrique des nations, la Tunisie pourra de nouveau compter sur le soutien de son public dans la quête de son premier trophée continental. Mais elle recevra aussi, grâce à Mme Chedli, les encouragements d'une Marocaine.