Imposer la discipline tout en laissant des "espaces de liberté" à ses joueurs, voilà comment le sélectionneur français du Mali, Henri Stambouli, définit sa méthode avant d'affronter le Maroc en demi-finale de la Coupe d'Afrique des nations 2004 de football, mercredi à Sousse (est).
"Mon principe de travail, c'est de chercher à établir un climat de travail serein où le joueur peut s'épanouir, sans le brimer, sans être forcément très autoritaire. Que le joueur puisse s'épanouir dans un cadre rigoureux mais (avec) des espaces de liberté", affirme Stambouli, 42 ans, dans un entretien à l'AFP.
La discipline, c'est d'ailleurs, précise-t-il, le signe distinctif de la touche Stambouli au sein de la sélection malienne qu'il a héritée des mains de deux autres de ses compatriotes, Henri Kasperzack qui avait conduit l'équipe en demi-finales de la CAN-2002 chez elle et Christian Dalger par la suite.
"C'est en intervenant à tous les niveaux, celui du fonctionnement, des structures et des joueurs, que j'ai pu arriver à cela en prenant des sanctions très lourdes envers (certains) joueurs", affirme encore l'ancien entraîneur de Marseille et de Sedan, également passé par la Suisse, où il a obtenu un titre de "meilleur entraîneur" après avoir brillamment dirigé le club de Sion entre 1999 et 2001.
"Un continent qui me convient"
"Sammy Traoré, que vous avez ici, je ne l'ai pas convoqué à un moment donné en match éliminatoire de Coupe du monde. Je lui ai dit pourquoi. D'autres joueurs ne sont pas aujourd'hui ici (à la CAN), ils n'ont pas été convoqués, ils savent pourquoi", poursuit cet ancien footballeur qui a aussi été de 1988 à 1992 responsable du centre de formation de Marseille.
"Ainsi, j'ai pu montrer que maintenant il y avait une nouvelle démarche", clame Stambouli qui dit se plaire en Afrique, un continent qu'il "aime". "J'aime la chaleur, j'aime les rapports humains, c'est un continent qui me convient", lance-t-il, précisant que "ce sont les racines qui parlent, je suis né sur ce continent, en Algérie", à Oran.
"Le fait d'avoir travaillé en Guinée m'a fait gagner du temps sur le mode de fonctionnement des gens, sur les rapports entre les uns et les autres", reconnaît aussi Stambouli, en poste depuis septembre dernier.
"La chance du Mali, c'est qu'il y a eu la CAN-2002. J'ai trouvé une structure intéressante, le Centre de Kabala (non loin de Bamako) est un cadre exceptionnel pour l'Afrique", se félicite Stambouli qui pourrait vivre des moments également exceptionnels à l'issue du match de mercredi.