Marouane Chamakh, à tout juste 20 ans, connaît une année exceptionnelle avec son club de Bordeaux (L1) mais surtout avec la sélection du Maroc, qui va disputer mercredi contre le Mali une demi-finale de la Coupe d'Afrique des nations 2004 de football.
En Gironde, le vif attaquant marocain a décroché cette saison ses galons de titulaires. Et son absence, conjuguée à celle du Guinéen Pascal Feindouno, a été durement ressentie chez des Girondins battus par Bayonne en Coupe de France puis laminés par Lyon et Auxerre en championnat.
Si Chamakh dit "garder le contact" avec son club, le climat aquitain ne semble néanmoins point trop lui manquer en Tunisie, comme en attestent ses deux buts. Dont l'un, capital, a permis dimanche au Maroc d'arracher une prolongation inespérée contre l'Algérie en quart de finale.
"Après le but algérien, je n'y croyais plus, raconte le N.17 marocain à l'AFP. Je me disais que tout le public allait être avec eux. En plus, j'ai tiré sur le poteau. Là, je me suis dit: +C'est fini+. Mais tout le monde m'a dit: +Continue, continue+. Et là, j'ai marqué le but de la délivrance."
Un jeune Lion de l'Atlas qui s'ignorait a alors rugi de plaisir dans le stade vert et blanc de Sfax (sud). Et dans son sillage, c'est tout le Maroc qui a repris espoir pour, finalement, se qualifier (3-1 a.p.).
Intégration
"J'ai fêté mes 20 ans il y a tout juste un mois. Tout va très vite", sourit le Franco-Marocain qui, après avoir porté une fois le maillot de l'équipe de France des moins de 19 ans, en avril 2003 pour une rencontre amicale, a opté pour le Maroc en juin suivant.
"Il a fallu choisir très vite, explique-t-il. J'ai eu beaucoup de conseils, mais j'ai pris ma décision tout seul. Moi depuis longtemps, je voulais jouer pour le Maroc. Je suis né à Tonneins (Lot-et-Garonne). Mes deux parents vivent en France. Mais ma famille est au Maroc."
Ce qu'il craignait le plus, c'était son intégration dans le groupe marocain. A voir la qualité de sa complicité avec Jawad Zaïri (Sochaux) et Youssef Hadji (Bastia), les deux attaquants marocains, il n'y a pourtant pas de quoi s'inquiéter. Tous trois ont marqué deux fois chacun dans le tournoi.
"Franchement, je ne devrais pas dire ça, mais j'ai l'impression qu'en six mois, j'ai fait mon année, rigole Chamakh, les yeux encore un peu éberlués de se voir en demi-finale d'une Coupe d'Afrique des nations face au Mali. Ces six derniers mois ont été six mois de rêve." Et d'espérer que, comme du bon vin, le Chamakh cuvée 2003-04 se bonifiera avec le temps.