Les Ivoiriens qui ont effectué en grand nombre le déplacement du Caire pour suivre le match des quarts de finale de la CAN ayant opposé samedi leurs Eléphants aux Lions indomptables du Cameroun ont explosé de joie à la qualification de leur équipe pour les demi-finales.
Dès le coup de sifflet final de l'arbitre central, le Marocain Mohamed Guezzaz, c'est une foule très heureuse et soulagée, composée de supporteurs, journalistes, officiels de la Fédération et autorités politiques qui a laissé éclater sa joie en scandant le nom de... Samuel Eto'o.
"Eto'o, Eto'o, Eto'o, Eto'o, cette fois-ci, c'est toi qui vas dormir très tôt comme tu l'avais prédit le 4 septembre 2005 à Abidjan", disaient certains d'entre eux, savourant ainsi une certaine revanche sur le buteur camerounais, sans doute malheureux d'avoir raté le onzième tir au but synonyme d'élimination des siens.
Du stade militaire, tous ont rallié l'hôtel des Eléphants pour exprimer leur joie et communier avec les héros d'un soir avant de se retrouver autour d'un plat et au son de la musique du pays au quartier général de la presse ivoirienne situé dans le quartier de Nasr City.
Cette victoire "tant attendue" a été saluée par toutes les couches sociales ivoiriennes du Caire et elle est perçue comme une source de réconciliation et d'unité de la population qui souffre depuis quelques années des affres de la guerre.
"Nous sommes très heureux de voir notre équipe prendre le dessus à cette étape de la compétition. Vu la situation de guerre que connaît notre pays, les joueurs donnent ainsi l'occasion au peuple ivoirien de retrouver son unité", explique l'ambassadeur de la Côte d'Ivoire, Marcel Konan.
"Je vous assure que je suis un homme comblé. Nos joueurs ont produit un beau jeu et je suis de plus en plus convaincu que nous allons repartir avec la coupe pour honorer la Côte d'Ivoire", soutient, de son côté, le ministre des Sports, Dagobert Banzio.
Outre la réconciliation nationale, cette victoire est perçue comme la revanche des Eléphants sur les Lions après deux défaites consécutives face aux mêmes Camerounais lors des éliminatoires combinées CAN/Mondial 2006.
"Nous sommes enfin comblés de joie parce que ce serait ridicule que nous perdions encore devant les Camerounais. Il fallait que cette fois, nous mettions un terme au mythe Lions indomptables. Il fallait qu'on les dompte un jour", renchérit le président de la communauté ivoirienne du Caire, Dao Latis.
Pour sa part, le président de la Fédération ivoirienne de football, Jacques Anouma estime que 2006 est l'année de la Côte d'Ivoire. "C'est la Côte d'Ivoire qui gagne, surtout après notre élection, il y a quelques jours, dans les instances de la FIFA et otre qualification au Mondial. Enfin, nous avons brisé le mythe camerounais", confie-t-il.
La Côte d'Ivoire rencontrera mardi l'équipe du Nigeria dans le cadre des demi-finale.