La Tunisie, qui a franchi l'obstacle sénégalais en faisant preuve de caractère, va cette fois devoir prouver qu'elle a aussi du talent face au Nigeria et ses habiles manieurs de ballon, mercredi (15h00 GMT) en demi-finale de la Coupe d'Afrique des nations 2004 de football.
"Cela va être un défi technique, a prévenu, mardi, Roger Lemerre. On ne prend pas le ballon des pieds de Kanu ou d'Okocha". Le sélectionneur des Aigles de Carthage, qui a atteint son objectif minimal en se qualifiant dans le carré d'as, a une petite idée des moyens à employer pour rogner les ailes des "Super Eagles".
"On ne neutralise pas Jay Jay Okocha. Mais si vous ne le neutralisez pas lui, ce sont peut-être les autres qu'il faut neutraliser: Kanu, Utaka, ceux qui sont capables de réceptionner ses ballons. Après, il y a quand même le problème des coups de pied arrêtés. Mais on ne peut rien contre le talent individuel", poursuit Lemerre.
"On n'a certes pas les même arguments, on est plus rustique. Mais cela me va bien. Attention! Les joueurs tunisiens aussi ont du talent. L'art pour l'art, ce n'est pas toujours la meilleure chose", ajoute-t-il.
Les Tunisiens pourront s'inspirer du Maroc qui, en début de tournoi, avait battu ces mêmes Nigérians (1-0) dans le Groupe D.
15 joueurs valides
Les Aigles de Carthage, qui ont joué samedi, ont bénéficié de 24 heures de récupération de plus que le Nigeria pour préparer leur grand rendez-vous dans un stade du 7-novembre de Radès qui sera archi-comble. Mais Lemerre ne dispose plus que de 15 joueurs de champ valides en raison de l'accumulation de blessés (Yahia et Jedidi sont forfaits pour la fin du tournoi, Saidi et Ayari pour la demi-finale). Trabelsi ou Clayton, tous deux de retour de blessure, pourraient donc faire leur apparition au coup d'envoi.
Du côté nigérian, on aborde ce rendez-vous avec une grande confiance après avoir sorti le Cameroun, vainqueur des deux dernières éditions.
"Battre le Cameroun était une étape dans notre plan pour gagner le tournoi. Mais nous ne sommes pas venus ici juste pour battre le Cameroun. Nous sommes ici pour gagner le titre, et cela exige que nous battions tout le monde", a averti le sélectionneur Christian Chukwu, qui était l'adjoint des Super Eagles quand ils ont conquis en Tunisie, en 1994, leur seconde et dernière CAN.
Des propos confiants qui ne vont pas empêcher le Nigeria, selon Chukwu, de "surveiller de très près" les attaquants tunisiens, et notamment Santos. L'homme chargé d'envoyer les "rustiques" tunisiens en finale aux dépens des artistes nigérians.