La Tunisie et l'Afrique du Sud, auteurs de débuts décevants dans la CAN-2008, doivent absolument se reprendre dès dimanche à Tamale pour rester dans la course à la qualification pour les quarts de finale, dans un groupe D très serré.
Une défaite ne serait pas nécessairement synonyme d'élimination tant les forces semblent homogènes, dans une poule qui a accouché de deux matches nuls lors de sa première journée. Mais le temps presse pour les deux nations.
La Tunisie, venue au Ghana avec certaines ambitions, est certainement l'équipe qui le plus à perdre dans cette confrontation. Les troupes de Roger Lemerre savent bien que sans un exploit de Traoui, un missile de 35 mètres en toute fin de rencontre (83e), elles seraient reparties bredouilles contre un Sénégal aux individualités bien plus impressionnantes (2-2).

"Il y a une obligation de résultat", reconnaît le technicien français, qui pointe cependant quelques motifs de satisfaction et d'espoir, notamment le "mental du groupe."
"C'était important de revenir après avoir été menés au score (contre le Sénégal), explique-t-il. J'aurais été plus inquiet si, collectivement, on n'avait pas réussi à résister aux talents sénégalais."

Des Bafana Bafana sereins
Contre des Sud-Africains au profil technique similaire à celui des Lions de la Teranga et "bien structurés" de son propre aveu, Lemerre attend ce trait de génie qui pourrait débloquer une rencontre... comme la frappe soudaine de Traoui mercredi.
Les regards se braquent alors forcément sur Chikaoui, le plus fin technicien des Aigles de Carthage, mais guère à son avantage contre le Sénégal.
"Il ne compte pas plus que les autres mais s'il peut faire une étincelle, on sera preneurs", avoue Lemerre.
Les Bafana Bafana, en plein apprentissage, avancent vers ce match avec plus de sérénité et sans une réelle obligation de résultat, cette CAN n'étant que la première étape sur la longue route qui mène au Mondial-2010 organisé dans leur pays.
Si le jeune groupe que tente de bâtir Carlos Alberto Parreira est encore perfectible, comme l'a montré sa mise en route délicate face à l'Angola (1-1), le Brésilien, champion du monde en 1994, tente, petit à petit, d'inculquer son expérience à des joueurs qui, pour la plupart, participent pour la première fois à une grande compétition internationale. Avec un credo, évacuer "la peur" de leurs têtes.
"On a montré un certain état d'esprit contre l'Angola, explique le capitaine Aaron Mokoena, l'un des guides de cette équipe avec l'attaquant de 32 ans, Sibusiso Zuma. Je ne pense pas à la défaite. Nous ne sommes pas là pour cela. Ce sera dur mais nous allons tout faire pour rendre la vie difficile aux Tunisiens."
La leçon du Professeur Parreira commence semble-t-il à être assimilé par ses studieux élèves.